الفنان الشعبي عبدالله المناعي 1989ــ مواويل

C’est au sein du FLN que Saïdani est devenu une «célébrité nationale». Changeant de cap comme d’autres changent de chemise, celui qui soutient avec un zèle malsain le président de la République, qui au passage doit ignorer des pans entiers de l’histoire de cet opportuniste politique, n’est pourtant pas à son premier coup du genre. Amar Saïdani a été le fondateur et l’animateur de tous les comités de soutien d’El-Oued. Il était présent à la réélection de Chadli Bendjedid en 1984. Il était également présent à l’intronisation de Mohamed Boudiaf en 1992 et à l’élection triomphale de Liamine Zeroual en 1995, assure un ancien militant du parti. Professionnel de la chita (flagornerie), sachant se placer toujours au premier rang, il n’allait tout de même pas rater le train des élections de 1999, auxquelles Bouteflika était candidat. Pour parvenir à ses buts, il a dû faire un «coup d’Etat» au fondateur originel du comité de soutien à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à El-Oued, El-Hadj Mohamed Bachir Djdidi, qui était également le PDG de la Sarl El-Wouroud. Ce dernier, qui a été de tous les combats en faveur du président Bouteflika, s’est vu éjecter brutalement par Saïdani et sa bande. Adepte de la brosse à reluire, Amar Saïdani a changé également de doctrine politique. Il a basculé vers la réconciliation nationale, lui qui jurait en 1998 par tous les saints d’El-Oued et de Guemmar qu’il ne ferait jamais la paix avec un terroriste. Revenons au FLN et voyons comment Amar Saïdani est devenu incontournable dans les intrigues de bas étage et les magouilles organiques. Son adhésion au FLN, comme à l’UGTA, ne s’est pas faite sans scandale et sans heurts. Conscient d’être un homme au lourd passif de contrebandier et d’affairiste, Saïdani alla tenter sa chance à la mouhafadha FLN de Biskra. Sa réputation l’ayant précédé, il essuya un rejet catégorique de la part du mouhafedh, le docteur Mohamed Saïdi. De retour à El-Oued, sa tentative d’intégrer le FLN local ne fut pas une réussite non plus. Le mouhafedh d’El-Oued, Yahia Amani, le chassa de son bureau. Son histoire avec le FLN commença ainsi mal. Mais il n’était pas du genre à lâcher l’affaire. Ses «connexions» avec la mafia locale lui donnent un sacré coup de pouce. Ses «amis» mettent en branle leur machine de propagande à coups de véhicules offerts à quelques cadres véreux, lesquels font un intense lobbying afin que Saïdani revienne dans les bonnes grâces de la mouhafadha. Et les complots internes ont commencé afin de faire place nette au nouveau venu et à son argent. Tous ceux qui ont dénoncé l’arrivée de l’argent sale au sein du FLN ont été «liquidés». A commencer par les mouhafedhs qui se sont opposés au système déjà rentier de Saïdani comme l’honorable Kaci El-Ayech ou encore le vénérable universitaire de Constantine, le docteur Bouzid Kahoul.